Dernier article dédié aux opportunités que représentent les médias sociaux pour les acteurs de la santé. Cette dernière partie permet de confronter, dans une certaine mesure, les problématiques qu’ont les acteurs de santé à répondre aux attentes des internautes.
Seuls 23% des internautes seraient gênés par le fait que leur docteur utilise des médias sociaux dédiés aux médecins pour obtenir des avis complémentaires. Je ne pense pas que ce soit un usage existant en France, n’hésitez pas à me corriger à ce sujet-là, mais c’est clairement une des opportunité qu’offrent les médias sociaux aux médecins. La capacité d’exploiter un réseau pour améliorer/compléter un avis, un diagnostic. Et évidemment, la majorité des patients sont pour ce genre de pratiques.
Du côté des entreprises, trois modèles d’interaction sont envisageables :
- Ecouter les patients et obtenir des informations complémentaires sur le sentiment vis-à-vis d’une marque, d’une maladie ou des problématiques des patients
- Participer au sein de la communauté pour échanger et diffuser un message institutionnel
- S’engager avec les patients et porter sur les médias sociaux une partie des services aux utilisateurs, mener des campagnes de sensibilisation, ou de levée de fonds pour certaines organisations, ou tout simplement échanger des informations ou mener des débats
Je pense que ces trois niveaux sont bien identifiés, en France tout du moins, par les organisations de santé. Néanmoins, la maturité des usages en santé et les problématiques réglementaires semblent limiter les initiatives aux actions d’écoute.
De manière surprenante, l’inquiétude principale concerne l’intégration des données issues des médias sociaux dans les process existants de l’entreprise. Des discussions que j’ai pu avoir avec des entreprises de santé, l’une des plus importantes craintes concernait l’aspect réglementaire. Autre inquiétude, les problèmes de ressources internes. Que ce soit concernant l’évangélisation en interne, la disponibilité des ressources ou trouver des employés qualifiés pour traiter les problématiques de santé sur les médias sociaux.
PwC identifie 4 défis pour les organisations de santé dans l’adoption des médias sociaux :
- Embrasser les médias sociaux comme un état d’esprit, pas juste un canal de communication
- Innover
- Adapter les procédures et opérations internes
- Transformer les conversions sociales en tendances de consommations
Ces 4 défis résument bien les problématiques auxquelles vont faire face les entreprises de santé face aux médias sociaux. Je ne les ai pas ordonnées, mais je pense que le plus compliqué sera d’assimiler les retours faits par les internautes pour impacter les processus et produits. Même si c’est là une des plus fortes valeurs de l’utilisation des médias sociaux, je pense qu’elle sera aussi la plus compliquée à s’approprier.
Cette partie est courte dans l’étude vu que cette dernière était plus tournées vers les internautes. Mais très clairement la santé est un vaste chantier laissé relativement vierge sur les médias sociaux par les acteurs légitimes de la santé. Sans remettre en cause des sites comme Doctissimo, qui permettent des échanges entre internaute, il manque sur internaute l’approche professionnelle. L’interaction entre internaute et professionnels de la santé et entre professionnels de la santé. Le temps passant, les usages et les carcans juridiques devraient évoluer pour permettre ce type d’espace.
Via
Thibaud Guymard,
Paris Healthcare Week